Adresse de la CGT au monde du travail

Convergence de crise sanitaire, économique, environnementale, sociale et menace terroriste… La France et le monde du travail font face à un péril inédit. Pour la CGT, le syndicalisme et les revendications ne peuvent être confinés !

D’un point de vue sanitaire, la situation est « hors de contrôle » avec une circulation du Covid bien supérieure à celle du mois de mars . Pourquoi ? Parce que les leçons n’ont pas été tirées :
◾les fermetures de lits dans les hôpitaux continuent,
◾les personnels sont épuisés
◾et l’organisation des tests dysfonctionne…

Depuis le début de l’épidémie, le gouvernement navigue à vue et nous abreuve d’injonctions contradictoires, alors qu’il faudrait qu’une véritable stratégie de crise soit élaborée collectivement et démocratiquement avec toutes les forces politiques et syndicales de ce pays.

Si, pour le président de la République « nous sommes en guerre », force est de constater qu’il existe des « victimes et des profiteurs de guerre ».

Les victimes, ce sont toutes celles et ceux qui ont été exposés au virus et qui, dans certains cas, en sont morts. Les «profiteurs de guerre », ce sont ces entreprises, tout particulièrement les grands groupes qui ont maintenu le versement de dividendes à leurs actionnaires, profité des centaines de milliards d’aides débloqués sans contrepartie et multiplié dans le même temps les licenciements…

Les entreprises du CAC 40 verseront cette année 34 milliards d’euros aux actionnaires tout en supprimant près de 60 000 postes dont un quart en France !

L’État, actionnaire de certains grands groupes et pourvoyeur d’aides publiques, soutient cette fuite en avant en ne mettant aucun  dispositif de conditionnalité et de contrôle en matière sociale et environnementale.

En France comme dans le reste du monde, l’extrême droite est en embuscade et prospère sur le terreau des crises sociales et des renoncements aux valeurs républicaines avec un discours poujadiste. Après l’effroyable assassinat de Samuel Paty et les attentats de Nice, des positionnements politiques qui cumulent les amalgames, la stigmatisation des musulmans et les remises en cause de l’État de droit se multiplient.

On ne défend pas la République en la vidant de ses valeurs !

La CGT appelle l’ensemble des travailleuses et des travailleurs à ne rien laisser passer et à refuser le racisme, l’antisémitisme et les discours de haine qui ne visent qu’à diviser et mettre en opposition le monde du travail, pour le plus grand bénéfice du capital.

L’éducation et la culture sont indispensables pour parvenir à l’émancipation et lutter contre l’obscurantisme : il faut changer de politique et les conforter !

La CGT condamne fermement le fanatisme religieux d’où qu’il vienne. La CGT et ses organisations appellent à l’organisation d’une initiative regroupant l’ensemble des forces de progrès, syndicats, associations et partis politiques, pour la promotion de la laïcité, la défense de la loi de 1905, contre le racisme, la xénophobie et pour l’amitié entre les peuples.

La CGT exige des mesures immédiates pour lutter contre ces crises :

• la santé doit primer, « quoi qu’il en coûte », car nos vies valent plus que leurs profits ! Une vraie stratégie de prévention doit être mise en place immédiatement avec des tests rapides, l’ouverture des lits nécessaires dans les hôpitaux et le financement de la recherche. Gouvernement et patronat doivent prendre immédiatement toutes les mesures pour protéger les travailleur·se·s, y compris en arrêtant les activités non essentielles lorsque c’est nécessaire. Les salarié·e·s doivent avoir droit au télétravail dès que leur activité le permet avec un encadrement immédiat (prise en charge du matériel et des frais professionnels, temps de travail, droit à la déconnexion, volontariat…) ;

• un moratoire doit être mis en place sur toutes les mesures de restructuration, délocalisations et licenciements ;

• les aides aux entreprises (dont le chômage partiel) doivent être conditionnées, notamment au maintien de l’emploi et des salaires, et au gel des dividendes. Il faut instaurer un droit de veto du CSE sur l’utilisation des aides publiques ;

• des mesures immédiates pour empêcher l’explosion de la pauvreté : l’ensemble des privé·e·s d’emploi doivent être indemnisé·e·s, les minima sociaux revalorisés et ouverts aux jeunes, le chômage partiel indemnisé à 100 % et les jours de carence arrêt maladie supprimés ;

• Les salaires des « premier·ère·s de corvée » doivent être immédiatement augmentés, notamment dans la santé, l’éducation, le social, le commerce, le nettoyage, les services à la personne, la logistique, les transports, le BTP…

• des moyens immédiats doivent être débloqués pour notre système de santé. Nous revendiquons la mise en œuvre d’un plan de recrutement massif dans la santé, la réouverture des milliers de lits supprimés ces dernières années. La CGT appelle aussi à signer la pétition nationale pour exiger l’annulation du « forfait urgence » !

• les libertés doivent être garanties, notamment les libertés syndicales. Nous exigeons le maintien de l’ouverture des Bourses du travail et des libertés de déplacement ;

• La France doit ratifier la convention 190 de l’Organisation internationale du travail sur « La violence et le harcèlement dans le monde du travail ». Alors que les violences conjugales ont explosé lors du premier confinement, le gouvernement doit débloquer les moyens humains et financiers nécessaires, contraindre les employeurs à généraliser les politiques de prévention. La CGT appelle à l’action le 21 novembre avec le collectif #noustoutes et le 25 novembre sur tous les lieux de travail ;

• les projets de réformes de l’assurance chômage et des retraites doivent être définitivement enterrés. Des négociations doivent s’ouvrir pour l’amélioration et la pérennisation de nos systèmes.

La CGT appelle à la cohérence, les leçons doivent être tirées.

Pas question, comme en 2008, d’appliquer la « stratégie du choc ». Pas question de profiter de la crise pour faire reculer les droits et les libertés et nous imposer une nouvelle cure d’austérité. Au contraire, la situation démontre le rôle central de l’État et des services publics, à commencer par l’école et l’hôpital.

Elle met en lumière le besoin de repenser dans sa globalité notre système productif et nos modes de consommation, de relocaliser les activités économiques et d’avoir une vraie politique industrielle pour garantir notre souveraineté et répondre aux enjeux environnementaux.

Elle démontre la nécessité d’une autre répartition des richesses pour rompre avec les stratégies des multinationales et des Gafam qui continuent à délocaliser et à frauder l’impôt.

La CGT porte des propositions pour un véritable « plan de rupture » pour garantir le «plus jamais ça ! » et gagner la transformation en profondeur de notre société.

La CGT appelle à l’action et à la mobilisation du monde du travail ! La diversité des modes d’action nous permet dans les entreprises, les administrations et dans les territoires de faire entendre nos revendications dans le respect des exigences sanitaires. Si la situation sanitaire nous impose le masque, elle ne doit pas nous bâillonner !

La CGT prend toutes les dispositions pour continuer à être aux côtés des travailleuses et des travailleurs, garantir les droits et empêcher les restructurations et les licenciements.

Des mobilisations doivent se construire et des luttes se mener dans le cadre d’un processus d’action interprofessionnel permettant d’élever le rapport de force et de gagner sur nos revendications. Dans cette perspective, la CGT appelle à l’action :

• les 21 et 25 novembre dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes ;

• le 5 décembre, contre la précarité, pour l’emploi et les droits des privé·e·s d’emploi.

La CGT appelle les salarié·e·s, jeunes, retraité·e·s et les privé·e·s d’emploi, à s’organiser collectivement et à se syndiquer !

Pétition : Défense Union Locale CGT de Grasse

L’Union Locale CGT de Grasse a toujours été au 11 rue Gazan depuis 76 ans, suite à une décision du comité de Libération National local de mettre à disposition du syndicat cet immeuble pour son rôle essentiel joué dans la libération de Grasse.

C’est la « bourse du travail ».

Cela faisait plus d’un an que les responsables municipaux en place voulaient récupérer une partie des locaux de la Bourse du Travail pour y installer le service des ressources humaines de la Mairie « faute » de place dans d’autres locaux municipaux.

Un engagement du partage des locaux s’était conclu par la rédaction d’une convention écrite début mars 2020 présentée par le maire à la CGT, juste avant les élections.

A peine réélue, la municipalité expulse définitivement la CGT du centre de Grasse.

Actuellement l’union locale CGT de Grasse et le syndicat des territoriaux de la mairie de Grasse sont relogés dans des locaux plus petits et trop excentrés pour la population Grassoise notamment du centre ville.

Ci-dessous la pétition à signer et à diffuser massivement contre notre expulsion de la Bourse du Travail de Grasse :

https://www.mesopinions.com/petition/politique/expulsion-cgt-grasse-bourse-travail/95545?fbclid=IwAR1n-QKlFUs2J5VU7BBWo2QiRueboshC4Iw0kkPbpXz76ELYHRyB73x_cB4

Le télétravail, c’est oui… mais bien encadré !

Le télétravail, c’est oui… mais bien encadré !

[Campagne] Le télétravail, c’est oui... mais bien encadré !

Depuis une ordonnance de la loi Travail 2018, le télétravail informel s’est accru au détriment du télétravail encadré par un accord.

Avec le confinement et la crise sanitaire que nous venons de traverser, le télétravail s’est imposé pour la grande majorité des cadres et professions intermédiaires. Pour l’Ugict-CGT pas question que le « télétravail gris » se pérennise ! À rebours de la dérèglementation mise en place en 2018, le télétravail nécessite un encadrement clair pour garantir les droits et les conditions de travail des salarié·es !

1- Un constat accablant : le travail dégradé

 

L’enquête Ugict-CGT a révélé le paroxysme que pouvait atteindre ce défaut d’encadrement du télétravail en situation de crise sanitaire.

Le télétravail en mode dégradé se traduit notamment par :

  • L’absence de mise en place d’un droit à la déconnexion à 78 %
  • L’absence de définition des plages horaires pour lesquelles le salarié doit être joignable à 82 %
  • Une augmentation de la charge de travail pour 40% des cadres
  • Le développement des risques psycho-sociaux / risques organisationnels avec 33 % des encadrant·es qui notent une anxiété inhabituelle
  • L’absence de mise à disposition d’équipements de travail ergonomique (fauteuils, repose pieds…) à 97 %, et l’absence prise en charge des frais de connexion et des logiciels à 84 %.

Tout cela, alors même que le Code du travail prévoit l’obligation générale de prise en charge du matériel et de l’équipement professionnel, l’obligation de mise en place d’un droit à la déconnexion, l’obligation de définir les plages horaires durant lesquelles le/la salarié doit être joignable, la mise en place de mesures sur la charge de travail et la prévention des RPS.

2 – Renforcer l’encadrement du télétravail

Les formes de travail à distance doivent impérative­mentêtre encadrées.

Un bilan du télétravail tant en situation dite normale que durant le confinement doit être présenté dans les instances représentatives du personnel (CHSCT, CSSCT et CSE) ainsi qu’aux organisations syndicales dans le cadre de leurs prérogatives respectives.

La CGT demande l’ouverture de négociations au niveau national et dans toutes les entreprises où la situation le nécessite. L’objectif est de protéger des mal­traitances vécues pendant le confinement, pour assurer de bonnes conditions d’exercice professionnel et pour préserver la qualité du travail.

3 – Gagner de nouveaux droits :

Le télétravail est une forme d’organisation du travail particulière qui nécessite de penser l’organisation du travail et le management en conséquence. L’objectif est de construire les dispositions normatives qui couvrent l’ensemble des télétravailleurs, des itinérants et des travailleurs mobiles.

L’encadrement interprofessionnel du télétravail doit être complété par des négociations de branches afin de couvrir avec des droits spécifiques au secteur tous les salarié·es des entreprises qui n’ont pas de représentation en local.

Concrètement, l’Ugict-CGT revendique :

  • Un télétravail à la demande des salarié·es, fondé sur le volontariat et la réversibilité et conditionné par l’existence d’un accord collectif.
  • Un télétravail ne dépassant pas le mi-temps, pour préserver le collectif de travail.
  • Le droit à une formation à la prise de poste et une formation spécifique pour les managers.
  • La prise en charge de tous les équipements et de tous les frais nécessaires à l’activité professionnelle.
  • La définition de plages de disponibilité et d’indisponibilités pendant le temps de travail.
  • La prise en compte de toutes les périodes de travail pour évaluer la durée réelle de travail et la charge réelle de l’activité professionnelle.
  • La mise en place d’un droit à la déconnexion effectif en dehors des horaires de travail.
  • Le respect de la vie privée au travail en interdisant toute pratique intrusive sur le contrôle de l’activité du télétravailleur (dispositif de surveillance auditive ou visuelle, captation de données à l’insu du télétravailleur, etc…).
  • La garantie d’égalité de traitement avec le respect du droit d’expression et donc de l’utilisation des messageries professionnelles par les syndicats, du droit à la consultation des salariés par les élu·es, le droit aux échanges avec les syndicats de façon fluide et dansles mêmes conditions qu’en présentiel sans contrôle de l’employeur.
  • La maintien d’un poste de travail attribué à chaque salarié·es.
  • Des aménagements d’horaires et de charge de travail pour les parents ou pour les salarié·es d’aidant familial ou ceux ayant un engagement politique, syndical ou associatif.
  • Des mesures de protection des femmes victimes de conjugales.
Le cadre du déploiement du télétravail doit également faire l’objet d’une évaluation globale sur ses incidences en matière de politique immobilière et d’aménagement des espaces et des lieux de travail, de transport. En particulier les gains attendus doivent être évalués et quantifiés afin de veiller à ce qu’ils soient bien utilisés dans le cadre d’une amélioration des conditions de vie et de travail, et d’une amélioration de l’impact écologique (réduction de l’empreinte carbone, etc.).

 

L’Union Locale CGT de Grasse bannie de son siège historique

Il y a 76 ans, le 4 octobre 1944, au cours d’une réunion très officielle, le Comité de Libération Nationale de Grasse qui faisait office de municipalité, réuni à 10h sous la présidence du Docteur Pierre Colomban, décidait à l’unanimité d’attribuer l’immeuble municipal de la Rue Gazan à Grasse à la CGT.

Pendant les quatre années précédentes de l’Occupation, la « Délégation spéciale nommée à la place de la municipalité grassoise par le gouvernement collaborationniste Pétain-Laval avait attribué ces locaux à l’un des organismes du régime: la Légion Française des Combattants.
En attribuant, ces locaux à la CGT qui faisait partie de Comité National de Libération de la France Libre présidé par le Général de Gaulle, le Comité grassois de Libération reconnaissait ainsi le rôle majeur joué par la CGT et ses militants dans la lutte contre l’Occupant, dans la Résistance et pour la Libération de la France et de Grasse.
En même temps, le Comité de Libération entendait que ces locaux soient « transformés en Bourse du Travail » pour « rendre les plus grands services à la classe ouvrière et permettre aux différents syndicats ouvriers d’installer leurs bureaux et leurs archives ».

Depuis près de 80 ans, l’Union Locale CGT de Grasse a rempli la mission syndicale de défense et de conseil aux travailleurs grassois aussi bien ouvriers, que techniciens, ingénieurs et cadres du secteur privé et du secteur public.
Toutes les municipalités et tous les maires, sans exception, quelles qu’aient été leur couleur politique, ont respecté la CGT et le choix historique fait à la Libération.
Le Dr  P. Colomban, P. Ziller, A. Ferré, J. Fanton d’Andon, H. de Fontmichel, G. Vassallo, J.P. Leleux ont tous respecté l’Histoire et la fonction d’une Union Locale CGT qui est la première force syndicale à Grasse.
Depuis 76 ans, le siège de l’UL CGT, rue Gazan, a été le lieu emblématique de tous les temps forts de la vie syndicale et sociale grassoise.

En contradiction avec tous leurs engagements et promesses et à l’inverse de ses huit prédécesseurs, le maire de Grasse, J. Viaud et la municipalité, semblent avoir décidé de bannir l’Union Locale CGT de ses bâtiments et du Centre-ville de Grasse.
Ils ont trompé les dirigeants de l’UL, en profitant de la période du confinement pour revenir sur leur parole et perpétrer un très mauvais coup contre l’ensemble non seulement des syndiqués CGT mais de tous les salariés et chercheurs d’emplois, syndiqués ou pas, qui ont eu ou peuvent avoir besoin d’un conseil.

L’UL CGT de Grasse exige un retour à la table des négociations sans piétiner l’histoire, ni les intérêts des salariés, ni ceux d’un Centre-ville qui agonise.
Après la pandémie, la crise économique et sociale qui arrive va nécessiter encore plus la présence d’une Union Locale CGT et de syndicats qui aient les moyens de jouer pleinement leur rôle non seulement de force de revendication, mais de propositions et de conseils aux salariés.

MOBILISATION MARDI 9 JUIN DEVANT L’UNION LOCALE CGT GRASSE

La CGT se retrouve évincée de ses locaux situés à la Bourse du Travail au 11 rue Gazan à Grasse.

Pour rappel les locaux étaient occupés depuis 1944 suite à une délibération du Conseil National de la Résistance.

Dans le cadre de la récupération d’une partie des locaux et alors que la municipalité s’était engagée sur un partage des lieux, nous apprenons au lendemain des élections municipales que ses engagements sont remis en cause et que la CGT doit définitivement quitter la bourse du travail pour un transfert dans les locaux de l’ancien lycée De Croisset.

ENSEMBLE EXIGEONS le respect des engagements pris début mars par la mairie et MOBILISONS-NOUS le mardi 9 juin à 13h devant les locaux pour un maintien dans les lieux.

SOYONS NOMBREUX ET DÉTERMINÉS !

Union Locale CGT de Grasse