Réaction de la CGT aux propos inacceptables du Premier ministre Manuel Valls

Code-du-travail-en-lambeauxLe Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre le projet de loi travail.

La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes, n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait de ce texte régressif.

Quelle est la réalité des faits ? C’est en marge du cortège de cette manifestation, déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris, que des bandes de casseurs se sont à nouveau livrées à des exactions que la CGT a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué national. Le Premier Ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre.

La CGT souligne le sang-froid et la maîtrise des militants de son service d’ordre qui, sans faillir, ont pris les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive.

En conscience et prenant en compte les informations données par les services de la Préfecture, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas aller jusqu’au bout du parcours prévu, malgré la frustration légitime des participants, pour ne pas les exposer davantage à la violence et aux incidents générés par des éléments extérieurs. Face à cette contrainte, une fois encore, l’ensemble des services d’ordre des organisations ont su créer et mettre en œuvre les conditions pour que les participants, venus de toute la France, puissent rejoindre leurs moyens de transport. La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que, comme il n’est pas de la responsabilité des supporters d’assurer la sécurité dans et autour des stades de l’euro de football, de la même façon il n’est pas de la responsabilité des manifestants d’assurer la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée par la Préfecture de police.

Menacer d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois.

Plutôt que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social et de destruction de notre modèle de société.

Nouvelle semaine de mobilisation contre la loi travail : ancrage et amplification

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Après plus de 3 mois de lutte, la mobilisation continue cette semaine contre la loi travail.

Les grèves sont ancrées dans de nombreux secteurs, et notamment

  • Les raffineries dont 6 sur 8 entament leur 15e jour de grève, notamment Donges avec 80% de salariés en grève ;
  • Le secteur des transports avec la mobilisation des routiers et des transports publics (RATP, RTM…). Suite à la négociation de lundi 6 juin, la grève continue chez les cheminots, ils débattront en assemblée générale des suites à donner au mouvement ;
  • L’énergie, avec de nombreuses actions de passage en heures creuses pour les usagers et de grève, notamment à EDF, RTE ; par exemple, sur les sites de Noisy-Le-Sec et Villeneuve-La-Garenne ;
  • 8 sites de traitement des ordures et déchets ménagères sont en grève, dont celui de la TIRU (paris 13e) depuis 8 jours ;
  • Amazon où, malgré la répression syndicale, 3 des 4 sites français sont en grève ;
  • Les portuaires seront en grève 24 heures le 9 juin et arrêtent de faire des heures supplémentaires et « shift » (plages horaires de travail) exceptionnels à compter du 6 juin ;
  • Une mobilisation qui s’ancre et s’élargit dans le privé avec des modalités d’action diverses: des actions reconductibles dans de nombreuses entreprises de l’agroalimentaire (Nestlé 56, Haribo Perrier 30, Jacquet 63, Tabac Le Havre…) des métaux (LME 59, Iveco Annonay 07, Peugeot Mulhouse…), du commerce (Intermarché, Leclerc 31), du verre (Verralia…)…
  • Le 7 juin, une action est prévue à l’Aéroport de Roissy et regroupera des centaines de grévistes de l’ensemble des entreprises sous-traitantes

La semaine sera marquée par plusieurs temps forts :

  • Chaque jour, des grèves, débrayages, blocages, barrages filtrants, occupations sont organisés, et notamment les 8 et 9 juin, avec de nombreuses initiatives et manifestations en territoire ; celle de Paris aura lieu le 9 avec un départ à 13.30 place d’Italie.
  • Le 9 juin, avec des mobilisations des retraité-es sur tout le territoire, à l’appel d’une intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE CGC, FSU, Solidaires).

La votation citoyenne sur la loi travail s’étend. Plus de 400 lieux de votation sont recensés pour cette semaine sur le site votationtravail.fr. Dans les entreprises et lieux de vie, la votation  permet d’étendre la mobilisation à toute la population. Les jeunes, privé-es d’emploi, retraité-es, salarié-es et notamment les ingénieurs, cadres et techniciens pourront ainsi débattre de la loi travail et de ses dangers, donner leur avis, exiger son retrait et de nouveaux droits.

La CGT dénonce la stratégie de radicalisation et de refus du dialogue du gouvernement et du patronat. La CGT est d’accord avec François Hollande, à une nuance près : « il faut savoir arrêter une grève… quand on a obtenu satisfaction » ! Pour permettre à la France d’organiser un bel Euro, la CGT réitère l’appel adressé par l’intersyndicale par courrier au Président de la République, le 20 mai : il y a urgence à ce que les organisations soient entendues et reçues sur leurs revendications et exigences!

La journée de grève et de manifestation nationale à Paris du 14 juin se prépare avec force et l’ancrage des luttes démontre la détermination des salarié-es à gagner sur leurs revendications. La CGT appelle les salarié-es à continuer et amplifier la mobilisation sous toutes ses formes pour obtenir le retrait de la loi travail et de ses dangers et pour gagner de nouveaux droits avec un code du travail du XXIe siècle.

La mobilisation s’amplifie considérablement : en route pour un puissant 14 juin à Paris

Aujourd’hui, partout en France ce sont des dizaines de milliers de salariés , privés d’emploi, retraités, lycéens et étudiants qui, au travers de plus de 150 rassemblements et manifestations, ont de nouveau exprimé leur refus de la loi travail et exigé de nouveaux droits pour tous.

Malgré les attaques gouvernementales, patronales et médiatiques contre la CGT, la mobilisation ne faiblit pas.

Bien au contraire, les nombreuses luttes dans les entreprises, les professions et les territoires ont permis de continuer à élargir le rapport de force.

Rien qu’en Ile de France, ce sont 1 200 000 foyers qui sont passés en heures creuses grâce à la mobilisation des salariés de l’énergie.

Le gouvernement ne peut plus rester sourd à nos propositions. Il est de sa responsabilité de retirer le projet de loi et d’ouvrir de réelles négociations à partir des propositions de la CGT pour un code du travail du XXIe siècle.

Conseil des prudhommes : fin de la justice pour tous !

La CGT vient de prendre connaissance du décret concernant la procédure prud’homale, qui fait suite à la loi Macron. Ce texte porte une grave atteinte au principe d’égalité des citoyens devant la justice, en évinçant, par la complexification de la saisine des conseils de prud’hommes, les travailleurs les plus fragiles qui auront les plus grandes difficultés à agir en justice contre leur employeur.

La mesure la plus symbolique de cette volonté de rendre la justice de moins en moins accessible réside dans l’instauration d’une procédure écrite complexe pour pouvoir commencer un procès devant les prud’hommes. Jusqu’à présent, cela pouvait se faire oralement en se présentant dans son conseil de prud’hommes.

Une nouvelle fois le gouvernement répond aux revendications du Medef et de la Cgpme qui demandaient la nullité de la saisine prud’homale si celle-ci n’était pas motivée ou accompagnée d’un certain nombre de pièces, alors que l’ensemble des organisations syndicales de salariés demandaient le retrait de cette sanction qu’est la nullité.

La CGT considère que par ce décret, le gouvernement et le patronat veulent empêcher le plus grand nombre de salariés de pouvoir saisir le Conseil de Prud’hommes et ainsi contribuer à faire baisser les demandes devant le conseil de prud’hommes, instaurant de fait une impunité patronale.

Pour la CGT, ce texte est contraire à la convention 158 de l’OIT qui dans son article 8 énonce qu’« un travailleur qui estime avoir fait l’objet d’une mesure de licenciement injustifié aura le droit de recourir à un tribunal » permettant à tous les travailleurs de saisir la justice.

Plutôt que de donner les moyens à la justice prud’homale et de permettre à ceux qui sont licenciés ou dont les droits ne sont pas appliqués (seuls aujourd’hui 23% des salariés licenciés contestent le motif de leur licenciement devant le CPH) et ainsi faciliter le respect des droits des salariés, le gouvernement préfère mettre des « bâtons dans les roues » des 700 000 salariés licenciés chaque année.

La CGT exercera tous recours contre ce texte attentatoire aux droits les plus élémentaires pour l’ensemble des salariés-justiciables.

Loi travail : le bulletin pour la votation citoyenne

CGT  –  FO –   FSU  –  SOLIDAIRES –  UNEF  –  UNEL –  FIDL

La démocratie ayant un sens pour les salarié-e-s, les jeunes, les privé-e-s d’emplois, les retraité-e-s, les organisations syndicales et de jeunesse, mobilisées depuis presque 3 mois, décident d’une VOTATION CITOYENNE dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude. La mobilisation puissante des salarié-e-s, jeunes, privé-e-s d’emplois et retraité-e-s s’est construite dans le pays pour combattre le projet de Loi Travail et porter l’exigence de nouveaux droits sociaux pour les salarié-e-s. Pour toute réponse le gouvernement a choisi le déni de démocratie avec l’utilisation du 49.3, puis l’autoritarisme et la répression.

Plus de 70 % de la population est opposée à ce projet de loi ainsi qu’à l’utilisation du 49.3.

Les mobilisations et le rapport de force dans l’opinion publique ont contraint le gouvernement à proposer des modifications au projet de loi, pour tenter d’en minimiser les impacts, mais le compte n’y est toujours pas pour les salariés et pour les jeunes.

Le projet demeure inacceptable, inamendable et doit être retiré.

Alors que certain-e-s parlent d’avancées, d’autres comme le Medef, jugent que le projet est vidé de son sens. Ce texte reste fidèle à son objectif de départ :

Inversion de la hiérarchie des normes (article 2). La primauté absolue donnée à l’accord d’entreprise sur la loi et les accords de branche. Cela aurait pour effet de faire voler en éclat le socle commun de protection et de garanties collectives pour tous les salarié-e-s et la mise en place d’autant de codes de travail qu’il existe d’entreprises pour imposer des normes défavorables… avec pour finalité, l’inégalité entre les salarié-e-es d’un même secteur, l’éloignement de l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et une course au dumping social.

BULLETIN DE VOTE

Nom, prénom :

 

Salarié-e du public

Salarié-e du privé

Etudiant-e/lycéen-ne

Retraité-e – Privé-e d’emploi

 

Lieu de travail ou d’étude :

 

Retrait du projet de loi travail                    Pour                      Contre

 

Faut-il aujourd’hui des droits nouveaux pour les salarié-e-s, jeunes, privé-e-s d’emplois et retraité-e-s

Oui                                 Non

 

Signature :

 

 

 

Commentaires :

 

 

 

 

Loi travail :  mensonges et désinformations !

Décidément la mobilisation majoritaire au sein de l’opinion publique contre le projet de loi travail semble grandement déstabiliser patronat et gouvernement. 
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Hier, c’est Pierre Gattaz qui a montré le vrai visage d’un patronat rétrograde et irresponsable en insultant la CGT, première organisation syndicale de ce pays.
Il a ciblé, à travers elle, tous les salariés, les jeunes, les privés d’emploi et les retraités mobilisés massivement depuis plus de trois mois pour conserver un code du travail pour tous et gagner de nouveaux droits. 
En utilisant, à l’égard de la CGT, des mots aussi violents que « voyous et terroristes », dans le journal Le Monde daté du 30 mai 2016, il a clairement franchi la ligne rouge !
La CGT s’indigne de l’utilisation de tels propos à son encontre, mots qui renvoient à la violence des attentats meurtriers survenus en France en janvier et novembre 2015.
La CGT ne laissera pas de telles accusations sans suites et annonce qu’elle poursuivra Pierre Gattaz en justice.
La CGT attend également de tous les élus de la République et du gouvernement qu’ils réagissent de manière claire et sans ambiguïté à ces déclarations inadmissibles.
La première réaction aurait pu venir ce matin de la ministre du Travail et du dialogue social, Myriam El Khomri, qui s’exprimait sur les ondes.
Or, lors de cette émission, la ministre n’a rien fait d’autre que de s’inscrire dans cette même campagne de dénigrement en se contentant de mettre dos à dos la CGT et le MEDEF.
Si elle juge « scandaleux » les propos de Pierre Gattaz, elle met sur le même plan les mots utilisés par le secrétaire général de la CGT.
Et la ministre de ne pas s’arrêter là et de rajouter de l’huile sur le feu :
Alors que la CGT a découvert le projet de loi dans la presse, qu’elle demande depuis des mois la tenue d’un réel dialogue social, que les 7 organisations de salariés et de jeunesse attendent une entrevue avec le Président de la République, à ce jour non accordée, la ministre du Travail et du dialogue social a choisi elle, le mensonge et la confrontation. 
Elle prétend, en effet, que la CGT a refusé de la rencontrer à de multiples reprises en amont de la présentation de son projet de loi travail.
Par souci de transparence, la CGT met à disposition de tous, la liste exhaustive des RDV à l’initiative du ministère du Travail. Il sera, dès lors, simple de constater que la CGT n’en a raté aucun. 
Malgré cette campagne de mensonges et de désinformations, le seul enjeu pour la CGT reste le retrait de la loi travail afin d’ouvrir de véritables négociations autour d’un code du travail du XXI° siècle.